31 mai 2014
à Loches
Nous sommes 13 Amis
de Jacques Coeur en covoiturage dans 3 voitures pour aller à
Bourré et Loches, sur les pas d'Agnès Sorel.
Matinée à
Bourré puis Montrichard.
Bourré fut pendant
de nombreuses années un lieu important de la culture du
Champignon de Paris, introduit au début du siècle
pour utiliser le réseau de galeries souterraines. De nos
jours, il ne reste plus qu'une seule cave se visitant. Elle présente
l'histoire de la culture du champignon ainsi que la découverte
d'une ville souterraine sculptée à même le
tuffeau par le tailleur de pierre, Christian Lhermite.
Imaginez au plus profond
d'une galerie, une incroyable utopie : la construction d'une
ville souterraine.
Un tailleur de pierre fait jaillir de la masse, 1500m2 de bas
reliefs dont le réalisme est le présent résultat
d'une forêt de détails. Bien que plongé dans
une relative pénombre vous ressortissez totalement ébloui
par ce site unique et intemporel.
Belle promenade avec
les champignonnières et la ville sculptée souterraine.
Repas de midi à
Montrichard, au restaurant Le Bellevue en bordure du Cher.
Comme on arrive 1/4
d'heure avant, on se promène dans Montrichard, au pied
du donjon.
Bon repas, mais accueil
assez mitigés, manque de convivialité des restaurateurs.
Poursuite sur Loches
(33 Km) et beaucoup
de monde, mais pas de difficultés.
Loches est un petit
bourg relais de la vallée de l'Indre sur le vieux chemin
marchand d'Amboise à Poitiers qui a longtemps concurrencé
la voie commerciale d'Aquitaine partant de Tours ou de Langeais.
Très tôt, ce relais semble avoir été
fortifié. Un important chemin saint Jacques emprunte cette
voie commerciale au XIIe siècle. Loches devient une petite
ville médiévale surmontée d'un des plus
anciens donjons d'Europe, construit vers l'an mil par Foulques
III Nerra à l'instar des donjons de Langeais et de Montbazon,
autres villes de Touraine.
Cette fois, excellent
accueil des guides et nous commençons par la Logis Royal.
Remontez mille ans d'histoire
en visitant la cité royale de Loches
à la
rencontre des grandes figures qui ont rendu ces lieux célèbres
: des femmes d'influence ou de pouvoir nommées Jeanne
d'Arc, Agnès Sorel et Anne de Bretagne ; des rois dont
Charles VII et Charles VIII ; mais aussi des prisonniers de marque
comme le cardinal Balue et Ludovic Sforza.
Le Logis Royal de
Loches
Un haut lieu de l'histoire
de France.
Sa façade en terrasse domine la ville et la vallée
de l'Indre. Bijou d'architecture du Moyen-Âge et de la
pré-Renaissance française, le logis royal de Loches
est une résidence favorite de la dynastie des Valois.
Jeanne d'Arc y rencontre
le futur Charles VII. La favorite du roi Agnès Sorel s'y
installe, la reine de France Anne de Bretagne y séjourne.
Au logis royal de Loches,
la terrasse vous offre une vue imprenable. C'est aussi le meilleur
point de départ pour un voyage dans le temps.
A gauche et au centre
: la partie la plus ancienne avec la tour de guet, aujourd'hui
" tour Agnès Sorel ", et son chemin de ronde.
A droite : la partie
la plus récente dont le style annonce la Renaissance.
Charles VIII et Louis XII ont en effet agrandi le premier logis
par un second. Le château aux allures de forteresse est
devenu un rendez-vous de chasse élégant.
Nous avons la chance
d'avoir une bonne guide qui nous présente une exposition
temporaire des costumes de cinéma de films en costume
du XV ° et XVI ° siècle.
C'est magnifique avecc
les costumes de la Princesse de Montpensier, puis ceux de la
Reine Margot et beaucoup d'autres.
Poussez ensuite les portes des différentes salles du logis,
où vous ferez connaissance avec les personnages qui ont
marqué l'histoire du monument, en même temps que
l'histoire de France.
Au milieu des costumes
nous avons aussi les grands portraits (qui sont des copies) de
Charles VII et surtout Agnès Sorel et Anne de Bretagne.
A commencer par la salle
Charles VII. A son époque, le roi l'utilisait comme antichambre
: ici, il recevait en privé ses hôtes et prenait
les grandes décisions.
La salle consacrée
à Jeanne d'Arc témoigne de sa venue à Loches,
avant le couronnement de Charles VII.
Une autre salle relate le destin d'Agnès Sorel. Devenue
favorite de Charles VII et première maîtresse officielle,
cette dernière exerce une grande influence à la
cour. Elle meurt vers 25 ans d'un " flux au ventre ".
Deux tableaux, dont la célèbre " Vierge à
l'Enfant " de Jean Fouquet immortalisent la " Dame
de Beauté ".
Anne de Bretagne fait
elle aussi partie des figures féminines associées
au Logis royal. Vous pouvez visiter son cabinet de travail, ainsi
qu'un oratoire construit pour elle vers 1500. Récemment
restauré, c'est un chef-d'uvre du gothique flamboyant.
Le jardin médiéval
Suite de la visite guidée
avec une autre guide et c'est le jardin médiéval
au pied du Donjon de Loches.
On a une heure de présentations
de mille et une plantes, qui guérissent ou qui sont toxiques.
C'est un peu long mais passionnant.
Le jardin médiéval
s'épanouit au pied du donjon sur 700 m2. Le contraste
avec l'ambiance de la prison de pierre est sensible. La pergola,
les banquettes de pelouse, les haies d'osier vivant, invitent
au repos et à la rêverie. Cet espace de verdure
a été créé en 1998 par le Conseil
général d'Indre-et-Loire, d'après des enluminures
médiévales.
Venez flâner dans le jardin d'inspiration médiévale
et
retrouvez tout l'esprit des jardins au Moyen-Âge. A cette
période, trois sortes de jardins sont le reflet d'une
société elle-même divisée en trois
ordres : ceux qui combattent, ceux qui prient et ceux qui travaillent.
La visite libre du
Donjon
On peut voir le Donjon,
et plusieurs "Amis de Jacques Coeur" montent au sommet,
d'autres, restent en bas, voyant les cages de Louis XI.
Dès le pavillon
d'entrée, le donjon de Loches vous plonge dans l'univers
carcéral de la fin du Moyen-Âge
Ce châtelet
aurait accueilli Philippe de Commynes, chroniqueur de Louis XI
accusé de trahison. Ce dernier passa huit mois dans une
cage de bois et de fer. Le cardinal Jean de la Balue, conseiller
du roi également accusé de trahison, connut à
Loches une peine plus lourde : trois ans de "cage de fer".
La visite se poursuit avec la tour Louis XI qui abrite notamment
la salle de la question et la salle des graffitis.
Puis le martelet vous conduit vers les profondeurs d'un passé
sombre. Cette autre tour du donjon a été bâtie
au XVe siècle dans un réseau d'anciennes carrières.
Haute de 27 mètres, elle fut aménagée en
cachots sur quatre niveaux pour les prisonniers politiques. Parmi
ces derniers : Ludovic Sforza, duc de Milan. Fait prisonnier
par Louis XII en 1500, Sforza est détenu ici pendant quatre
ans mais bénéficie de nombreuses faveurs : cellule
meublée et chauffée avec latrines, droit de recevoir
des visites et de se promener dans la cour, compagnie permanente
de son bouffon ! Ce passionné d'arts orne son cachot de
peintures splendides, encore partiellement visibles plus de cinq
siècles après.
La Collégiale
Saint Ours
Le temps avance, et
nous voulons aller voir le tombeau d'Agnès Sorel, et nous
arrivons alors qu'un marige va être célébré.
Nous avons le temps
de voir le magnifique tombeau de marbre et nous prenons de nombreuses
photos.
La Collégiale
Saint-Ours est d'un très beau style roman avec de nombreux
chapiteaux ornés de motifs floraux, d'animaux fantastiques
et de personnages. Elle possède un portail polychrome
entièrement sculpté, mais très mutilé.
La Collégiale offre à la vue un profil unique en
France : les deux clochers à flèche sont séparés
par deux coupoles pyramidales à huit pans (appelées
localement "dubes"), reconstruites à l'identique
au XIXe siècle.
Avant la Révolution, l'édifice était dénommé
collégiale Notre-Dame. Il devint ensuite l'église
paroissiale Saint-Ours, qui était le vocable d'une église
détruite, située en contrebas. En 2005, le tombeau
d'Agnès Sorel y a été replacé conformément
à la volonté de la Dame de Beauté. Depuis
la Révolution, les tribulations de ce tombeau furent nombreuses.
Prosper Mérimée, inspecteur général
des monuments historiques, en fait un rapport à son ami
Ludovic Vitet en juillet 1841.
Passage à la
boutique et nous pouvons clore la journée, certains vont
en ville faire du shopping, d'autres repartent sur Bourges (140
Km).
Il fait toujours beau,
belle journée très remplie, et le tout pour un
coût de 50 euros par personne.
Complément :
En juillet 1841, Prosper
Mérimée, inspecteur général des Monuments
historiques, est à Loches.
Il écrit à
son ami Ludovic Vitet, président de la Commission : "Vous
savez que le tombeau d'Agnès Sorel est à Loches.
Il avait été placé dans l'église
Saint-Ours et peu après la mort de la dame, les chanoines
scandalisés demandèrent à Louis XI la permission
de l'enlever. Louis XI répondit qu'il y consentait pourvu
que MM les chanoines restituassent les donations faites à
l'église de Saint-Ours par Agnès, sur quoi les
chanoines se turent. Dans la Révolution on s'est montré
plus prude que feu Louis XI, et l'on a transporté le tombeau
un peu estropié à la sous-préfecture, c.a.d.
au château de Loches. Les ossements furent dispersés
et M. Denon, conservateur, etc. cassa la tête avec sa botte
et recueillit les dents pour en faire cadeau à ses amis.
Tant il y a qu'aujourd'hui ce tombeau est dans une petite chambre
fort humide, dont les murs sont pourris de salpètre. Le
crépissage tombe en grandes plaques, etc. etc. Le curé
de Saint-Ours, homme d'esprit, voudrait qu'on remîtMademoiselle
Agnès dans son église. Le sous-préfet ne
demanderait pas mieux, malgré les profits que sa cuisinière
tire de cette exhibition. On espère avoir le consentement
de l'évêque ; mais il est à craindre que
les dames de Loches qui sont d'une vertu très farouche
ne jètent les hauts cris. C'est une affaire à examiner.
De toute façon, il faudra que nous donnions quelque chose
soit pour faire mettre en état décent la petite
chambre où est le tombeau, soit pour le faire réinstaller
à Saint-Ours. J'ai engagé le sous-préfet
à vous envoyer un devis et un projet à cette occasion.
L'autre jour vinrent deux paysannes qui demandèrent à
voir le tombeau. Elles se mirent à genoux en criant. Ah!
la jolie sainte, disaient-elles. Fait-elle des miracles et de
quoi guérit-elle?"
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