Quelques éléments
de certaines communications du colloque :
La nécropole
des princesses russes au Kremlin de Moscou : histoire et premiers
résultats
de recherches.
Panova T.(1)
1. Conservatrice, Musées du Kremlin, Moscou, Russie.
La nécropole des grandes-princesses puis tsarines russes
a existé au monastère de
l'Ascension du kremlin de Moscou de 1407 à 1929 (la nécropole
à proprement parler a été
fermée en 1731). Après la destruction des bâtiments
conventuels les sarcophages de tuffeau,
avec les restes qu'ils contenaient, ont été transférés
dans une salle souterraine du Kremlin où ils sont conservés
jusqu'à ce jour.
En 2000 les chercheurs des musées du Kremlin ont entrepris
l'étude de la prestigieuse
nécropole du Moyen-Âge et du début des Temps
modernes russes. Les recherches sont
pluridisciplinaires, y participent des archéologues, des
paléoanthropologues, des experts en
médecine légale, des biologistes et des paléographes.
On restaure le mobilier funéraire :
vêtements, linceuls, chaussures, attributs de la vie monacale.
L'un des objectifs premiers de ce projet est la reconstitution
du visage des grandes-princesses et des tsarines car l'interdit
qui frappait la peinture de portrait a fait que cette période
de notre histoire est sans visages.
L'étude des restes de la nécropole de l'abbatiale
de l'Ascension au Kremlin permet de
restituer les caractéristiques physiques de femmes célèbres,
de découvrir d'éventuelles
pathologies et le degré d'accumulation d'éléments
nocifs dans leur organisme (par les produits cosmétiques,
les médicaments, voire les empoisonnements violents).
Les précisions apportées à la cause de la
mort de certaines grandes-princesses ou tsarines (Hélène
Glinskaïa ou Anastasie Romanovna, par exemple) permettent
de donner un nouvel éclairage à certains événements
historiques du XVIe siècle.
L'étude du mobilier funéraire permet de reconstituer
les types de vêtements féminins
(et tout particulièrement enfantins) du XVe au XVIIe siècle,
de suivre les évolutions de la
mode à cette époque ainsi que de suivre les voies
d'importation en Russie de soieries et autres tissus en provenance
d'Italie ou du Proche-Orient.
Les matériaux prélevés dans la nécropole
de l'abbatiale de l'Ascension permettent
d'améliorer notre connaissance de la culture funéraire
médiévale part l'étude des épitaphes
(sur les sarcophages et sur les pierres tombales) et des vases
rituels employés lors de
l'inhumation de membres de la famille régnante.
L'étude de la nécropole de l'abbatiale de l'Ascension
représente un cas rare, et unique
en Europe, de recherches approfondies sur la totalité
d'un complexe d'inhumations des
membres des dynasties régnantes en Russie au cours du
Moyen Âge et du début des Temps
modernes.
Identification des
restes de Diane de Poitiers et de ses 2 petits-enfants à
Anet.
Charlier P.(1,2), Poupon J.(3), Huynh-Charlier I.(4), Keyser
C.(5), Ludes B.(5), Hazan R.(6),
Saliège J.F.(7), Favier D.(8), Duriez J.M.(9)
1.
A l'automne 2008 ont eu lieu, avec l'autorisation
de la mairie d'Anet, des fouilles
archéologiques à l'emplacement présumé
où les révolutionnaires auraient jeté, en
1795, la
dépouille de Diane de Poitiers et de ses deux petites-filles
(au pied du choeur de l'église, dans le cimetière
municipal).
Une étude multidisciplinaire s'est attachée à
identifier les restes potentiels de cette
femme morte en 1566 à l'âge de 67 ans, sportive,
qui se cassa par deux fois la jambe (la
dernière fois 1 an avant son décès), et
dont le corps embaumé fut retrouvé presque intact
lors du pillage de son tombeau à la toute fin du 19ème
siècle.
La tombe
de Léonard de Vinci à Amboise.
Prévet A. (1,2)
1. Chargé d'études documentaires principal, responsable
des archives des musées
nationaux, Palais du Louvre, porte des Arts, 2 quai François
Mitterrand, 75001 Paris,
alain.prevet@culture.gouv.fr
2. Direction des musées de France, service des bibliothèques,
des archives et de la
documentation générale, 6 rue des Pyramides, 75041
Paris cedex 01.
Mort en 1519, le maître fut inhumé dans la collégiale
Saint-Florentin, au coeur du
château royal. En trois siècles, sa tombe attira
peu de commentaires. Jugée inutile et vétuste,
la collégiale fut rasée sous l'Empire, avant que
le Romantisme ne recherche les tombeaux des génies de
la Renaissance.
Les Italiens, ayant exhumé Raphaël en 1833, se lamentaient
du sort de l'artiste exilé en
France. Arsène Houssaye entreprit de réparer cette
négligence par une fouille en 1863. Un
sarcophage fut identifié avec vraisemblance. La position
étrange du squelette resta toutefois
inexpliquée. Bientôt ne subsistèrent de la
fouille que quelques articles de presse et une
gravure. Les ossements furent ré-inhumés en 1874
dans la chapelle royale.
La réapparition récente de quelques fragments archéologiques
a conduit à rouvrir ce
dossier. Un témoignage italien de 1517, ignoré
du fouilleur de 1863, semble aussi apporter un
indice de choix pour expliquer l'anomalie du squelette.
Cette enquête jusqu'ici purement historique appelle donc
une étude paléopathologique
pour confirmer, ou non, l'identité de la dépouille
et en diagnostiquer la principale anomalie.
Napoléon
n'est pas mort empoisonné à l'arsenic : détection
par micro-fluorescence X sur et dans les cheveux.
Lucotte G. (1)
1. Institut d'Anthropologie Moléculaire, Paris.
Les cheveux de Napoléon étudiés proviennent
de la mèche du reliquaire Vivant- Denon, conservée
au Musée Bertrand à Châteauroux. Il a été
établi qu'il s'agit bien des cheveux de l'empereur, rasés
juste après sa mort à Sainte-Hélène.
Nous les avons comparés à ceux de Madame Mère,
prélevés après sa mort par deux médecins
qui ont procédé à son embaumement.
L'arsenic ainsi que d'autres éléments (mercure,
argent, antimoine, plomb, etc.) ont été
recherchés en surface des cheveux, ainsi que dans le coeur
des cheveux (à la base et aux
extrémités, ainsi qu'au niveau de leurs cassures
ou coupures, et en coupes sériées).
L'orientation des cheveux a été déterminée
par la direction des pointes des écailles de
kératine. Dans les conditions utilisées, la méthode
permet de façon générale (en moyenne) la
détection d'un atome pour 1000.
La méthode utilisée est la micro-fluorescence aux
rayons X (mF-X) couplée au microscope électronique
à balayage (MEB). La dimension minimale de la sonde détectrice
est de 1ì3.
Louis XI
: les maux et les mots. Descriptions et interprétation
de la maladie du roi à travers les siècles
Georges P. (1,2)
1. INRAP Grand Sud-Ouest, St Orans de Gameville.
2. Laboratoire PACEA, Bordeaux-Talence.
Il ne s'agit pas dans cette communication d'établir un
diagnostic rétrospectif de la
maladie de Louis XI, travail qui a été fait par
le Dr Philippe Charlier lors de l'étude du caveau
royal de Cléry-Saint-André, Loiret (Georges, 2005).
Cette communication a pour but
d'apprécier de quelle façon la maladie de ce roi
a été perçue, par ses contemporains certes,
mais aussi par les historiens des siècles passés.
Quantité d'articles et de biographies font en
effet de sa maladie un point crucial du règne. Mais quelle
influence lui attribuent-ils sur les
choix royaux ?
Pathologie
similaire ou simple hasard ? Que penser des comptes-rendus des
autopsies de Charles IX et de sa fille Marie-Elisabeth de France
?
Vons J.(1), Saint-Martin P.(2), Charlier
P.(3,4)
1. Maître de Conférences (CESR, UMR 6576 du CNRS),
Université François
Rabelais, Tours.
2. Service de Médecine Légale, CRHU de Tours.
3. Service de Médecine Légale, Hôpital Universitaire
R. Poincaré (AP-HP, UVSQ),
Garches.
4. HALMA-IPEL, UMR 8164 du CNRS, Université de Lille 3,
Villeneuve d'Ascq.
En 1999, Giorgio Weber éditait un manuscrit conservé
aux offices de Florence et
attribué à un médecin de Mantoue Filipo
Cavriani, de la maison de Catherine de Médicis.
Après la mort de Catherine, ce médecin érudit,
admirateur de Tacite, retourna en Italie et
devint professeur de médecine à Pise. Le manuscrit
est composé de notes accompagnées
d'illustrations en couleurs, destinées probablement à
un projet de livre d'anatomie. Plusieurs
rapports d'autopsie sont copiés à la fin du manuscrit,
deux nous intéressent : celui de la fille
de Charles IX et celui de son père.
Fille unique du feu roi Charles IX, Marie-Elisabeth de France
mourut en avril 1578,
âgée de 5 ou 6 ans. Nous nous proposons de comparer
le compte-rendu de son autopsie, très court, avec le texte
décrivant l'état du cadavre de Charles IX, "
mort comme sa fille " selon Cavriani et autopsié
le lendemain de sa mort, le 31 mai 1574. La question posée
est autant philologique que médicale : les mots utilisés
permettent-ils d'évoquer une pathologie
similaire chez le père et la fille ?
La médecine
dans le miroir : deux exemples d'auto-pathographies aux XVIe
et XVIIe
siècles (Ambroise Paré et Lazare Rivière).
Albou P. (1)
1. Saint-Amand
Les observations présentées dans cet exposé
furent rédigées par des praticiens de la fin
du XVIe siècle et du XVIIe siècle à partir
de leurs propres maladies. Ces auto-observations -
que nous pourrions qualifier d'auto-pathographies
- apparaissent
" comme par surprise "
dans leurs écrits respectifs, et sont inhabituelles dans
le champ de la littérature médicale.
C'est ainsi que nous évoquerons successivement :
À Ambroise Paré (1510-1590) qui raconte la fracture
des deux os de la jambe gauche qu'il
contracta en 1555, et aussi une morsure de vipère à
un doigt en 1564 ;
À Lazare Rivière (1589-1655), dont plusieurs de
ses " Observations de Médecine "
concernent sa propre personne, avec notamment une possible colique
néphrétique en
1639, et quelques accès de " catarrhes tombant sur
les poumons " en 1644 et en 1645.
Au-delà de leur intérêt purement pathographique,
ces observations nous renseignent
sur divers aspects de la pratique médico-chirurgicale
de cette époque. Elles illustrent aussi la réflexion
de Georges Canguilhem :
" Il revient au médecin de se représenter
qu'il est un malade potentiel et qu'il n'est pas mieux
assuré que ne le sont ses malades de réussir, le
cas échéant, à substituer ses connaissances
à son angoisse ".
La fin
prématurée de Jean-François Champollion
Boutaric J.J. (1)
1. 17 rue de Cerçay, 91800 Brunoy.
Jean-François Champollion est mort prématurément
à 42 ans. Plusieurs hypothèses,
dont la première émise par Broussais et Cruveilhier
(phtisie galopante) ont été soulevées par
ses biographes. En fait, l'égyptologue présentait
très vraisemblablement une maladie
métabolique et son décès est survenu à
la suite de trois typiques accidents vasculaires
cérébraux.
Cryptes,
chambres de momification et procédés de conservation
des corps en Sicile.
Lo Gerfo L.M.(1)
1. Archéo-anthropologue, C. da BonGiovanni, Brucoli 2
n 10, Brucoli 96010 (SR), Italie.
On présentera une étude archéologique sur
les cryptes, les chambres de momification
et les procédés de conservation des corps du XVIIème
au XIXème siècle, d'après les structures
conservées dans les églises et couvents de Palerme,
S.Stefano la Quisquina, Messine, Savoca,
Catane, Randazzo, Trecastagni, Riposto et Augusta.
La découverte de ces restes archéologiques a été
plusieurs fois problématique, surtout
lorsque l'entrée des cryptes ou des chambres de momification
s'est révélée inaccessible ou
que les couvertures se sont écroulées lors des
travaux de remaniement des planchers. D'un
autre côté, les sources historiques à notre
disposition ne font pas toujours référence aux
procédés de conservation des cadavres ni à
l'usage de substances particulières pour un tel
traitement.
C'est l'examen archéologique qui, finalement, a permis
d'attester l'existence d'un double système de conservation
des corps, avec deux types différents de chambres de momification
(parfois en même temps présents sur le même
site). On tentera ainsi de fournir
une contribution notable à l'histoire de la momification
et de dégager une réflexion sur
quelques pratiques funéraires siciliennes, aux frontières
entre archéologie et pathographie.
Le bouillon
de onze heures à l'Assistance Publique des Hôpitaux
de Paris.
Souveton F. (1), Plancher-Souveton D. (2)
1. Cuisine, CHU Kremlin-Bicètre (AP-HP).
2. Musée de l'AP-HP, Paris.
Au Moyen Age, l'hôpital accueille les malades, pauvres.
L'alimentation (une
alimentation copieuse, reconstituante) est le premier geste qui
s'impose aux hospitaliers : au
nom de la charité et au nom de la médecine.
Au nom de la charité :
" Chaque jour, comme étant un maître de la
maison, qu'il soit restauré charitablement avant
que les frères aillent manger ".
Au nom de la médecine :
" Celui qui guérit les malades par les aliments seuls
est un excellent médecin2 ".
Dans ce contexte, le bouillon a valeur de symbole. Cette longue
tradition lui vaudra
longtemps une place de choix dans la cuisine hospitalière
:
" Fréquemment on visite un hôpital, on goûte
le bouillon, il est mauvais. Il faut que vous vous
considériez comme les mandataires des malades qui, eux,
ne peuvent ou n'osent se plaindre ; plaigniez vous pour eux3
".
Au XVIIe siècle, à l'hôpital de la charité
:
" Les administrés déjeunent avec un potage
ou un bouillon selon leur état, à 6 heures du matin.
Ensuite on fait leur lit en entier. À 9 heures, ils dînent
avec potage, bouillon, viande parmi laquelle il y a
de la volaille pour les plus faibles, oeufs, panades. On donne
du vin à ceux qui en peuvent boire. À
l'issue de ce dîner, on balaie les salles. À 10
heures, on donne du bouillon à ceux qui ont pris médecine.
À midi et demi les malades goûtent ; ce repas est
en bouillon, en panade, en vin, en fruits cuits, en
confitures selon les saisons, le goût, l'état des
malades, et que l'infirmier le juge à propos ".
La recette du bouillon dans les hôpitaux de l'Assistance
Publique, en 1850, est, pour
120 litres de bouillon :
Eau : 120 litres
Viandes : 50 kilos
Sel : 1-35 d
Plantes potagères : 12 kilos en été, 10
kilos en hiver
Oignons brûlés : 36 d
Par arrêté du Directeur
Général, du 2 juillet 1858 :
" Des essais pour le nouveau mode de confection du bouillon
seront faits dans les hôpitaux
Cochin, du Midi, Saint-Louis et à l'Hospice des incurables-Hommes
[
]. Le rendement du bouillon
sera porté de 108 à 120 litres pour 50 kilo de
viande [
]. Il est alloué, pour les assaisonnements,
5 litres
de bouillon gras par 100 kilos de viande crue à préparer
en ragoût, en boeuf à la mode, en rôti, en
mironton, et par 100 kilo de légumes frais ou de saison
à accommoder [
] ".
Circulaire aux directeurs, du 11 juillet 1865 :
" On a pour habitude dans quelques établissements
de préparer pendant la nuit le bouillon et de le distribuer
au repas du matin. Ce système à des inconvénients
qui sont de nature à nuire à la bonne qualité
du bouillon qu'il s'agit d'obtenir. L'opération de la
mise de la viande à la marmite, et la préparation
du bouillon, exigent en effet, à raison des soins à
y apporter, une surveillance continue qu'il est difficile d'exercer
pendant la nuit d'une manière suffisante. Le service qui
est chargé du soin de la marmite peut céder par
instants au sommeil et, dans ce cas, il est incapable d'entretenir
le feu en l'activant ou en le modérant. Au contraire,
le bouillon confectionné dans la journée est reconnu
d'une qualité meilleure ; ce résultat est dû
aux soins est à la surveillance constante dont sa préparation
est l'objet. Il est préférable dès lors
de suivre ce dernier mode dans tous les établissements,
en organisant les services de manière à servir
le bouillon frais au repas du soir, et à conserver une
quantité suffisante pour le service du lendemain matin.
À cette occasion, je rappellerai que la viande destinée
à la confection du bouillon doit être mise à
l'eau froide et doit rester sept heures sur le feu, et non pas
seulement cinq heures. Je vous invite à prendre note des
observations qui précèdent et, s'il y a lieu, à
faire toutes recommandations convenables dans votre établissement
[
]. "
Post scriptum
Au figuré, le " bouillon de onze heures " désigne
un bouillon ou breuvage
empoisonné
Ce 3
ème Colloque International de Pathographie s'est tenu
à Bourges du 3 au 5 avril 2009 au théâtre
Jacques Cur, sous la direction du docteur Philippe Charlier
(Paris, Lille).
http://pathographie.blogspot.com
Introduction.
La paléopathologie, c'est-à-dire
l'étude médicale des restes humains anciens issus
de fouilles archéologiques ou de collections muséographiques,
se révèle de plus en plus une discipline scientifique
d'importance. Associée à l'histoire de la médecine
et des maladies, à l'archéologie, à l'anthropologie
physique et à l'histoire, à la sociologie et à
la démographie, elle explore toutes les voies de recherche
possibles et imaginables pour identifier des maladies à
partir de fragments plus ou moins complets de squelettes et de
momies. Elle s'intéresse autant à des cas isolés
qu'à de vastes nécropoles, apportant à chaque
fois des informations radicalement différentes et utilisant
à chaque coup des méthodes adaptées et orientées.
La pathographie : l'Histoire dit-elle
la réalité ?
Les cas isolés et bien documentés
sur le plan historique rentrent dans le cadre de la pathographie,
une sous-discipline de la paléopathologie. Cette spécialité
a été définie à l'occasion du 1er
Colloque International de Pathographie (Loches, Avril 2005) comme
l'étude médicale des individus pour lesquels nous
disposons d'informations pertinentes sur les circonstances de
leur vie, de leur décès, sur leur aspect physique
(portraits disponibles ou description passée à
la postérité), etc. Bien loin d'étudier
un individu dont on ignore tout, en pathographie, on ne travaille
pas tout à fait à l'aveugle. Le principal risque
est évidemment d'être influencé par toutes
ces données centrées sur l'individu étudié.
C'est par un travail multidisciplinaire et des échanges
permanents entre chercheurs que ces biais d'étude peuvent
être minorés.
Les colloques
Tous les 2 ans depuis 2005 se déroulent
des colloques internationaux de Pathographie, organisés
par le Dr Philippe Charlier. Les actes de ces colloques sont
publiés aux éditions de Boccard (11 rue de Médicis,
75006 Paris). Ces rencontres sont volontairement accessibles
au grand public, les communications étant données
en langage clair et compréhensible pour " faire sortir
la Science du laboratoire ".
Antérieurement à Loches (2005 et 2007), la prochaine
édition se déroulera à Bourges, du 3 au
5 avril 2009, dans le cadre du théâtre Jacques Cur.
Le
colloque de Bourges
Programme synthètique
pour le programme complet : >>> cliquer
Les inscriptions
au Colloque International de Pathographie de Bourges sont prises
à l'OFFICE de TOURISME DE BOURGES.
Il est rappelé que la soirée d'inauguration du
vendredi 3 avril est ouverte à tous et gratuite, il est
simplement demandé de s'inscrire à l'Office de
Tourisme de Bourges (Tél 02 48 23 02 60)
Il en est de même de la soirée du samedi 4 avril
à partir de 19 H.
3 avril
2009
17h30 : inauguration de lexposition
« Les jeunes filles et la Mort » au Palais Jacques
Cur en présence des personnalités déjà
arrivées et de quelques artistes.
18h-19h00 : enregistrement des congressistes
dans le hall du théâtre Jacques Cur (remise
des mallettes, des badges, de la documentation touristique, choix
des excursions du dimanche après-midi : parcours dans
les marais de Bourges, visite de la crypte de la cathédrale,
visite des salles de la Sainte Chapelle au Musée du Berry,
visite guidée du musée Estève, parcours
dans le palais Jacques Cur, excursion dans les souterrains
de Bourges, ascension des tours de la cathédrale).
19h00 : ouverture du colloque par Monsieur
Serge Lepeltier (maire de Bourges, ancien ministre), de Monsieur
Roland Narboux, maire-adjoint de Bourges et le Dr Philippe Charlier
19h15 : conférence inaugurale
(Tatiana Panova).
20h00 : projection du film « Enquète
au pays des Morts" en présence du réalisateur
Dominique Adt (52).
21h15 : cocktail-dîner dans les salons
dhonneur de la Mairie de Bourges
4 avril
2009
9h-9h30 : conférence douverture.
9h30-11h00 : communications scientifiques.
11h00-11h30 : communication puis dégustation
du bouillon de 11 heures servi dans le hall du théâtre
Jacques Coeur.
11h30-12h30 : communications scientifiques.
12h30-14h30 : déjeuner libre.
14h30-17h : communications scientifiques
(session de paléo-toxicologie).
19h00 : projection publique du film «
Laffaire des reliques de Jeanne dArc » en présence
du réalisateur Gilles Cayatte (52).
20h00 : visite de lexposition
« Les jeunes filles et la Mort » au Palais Jacques
Cur.
20h30 : cocktail dinatoire dans la salle
des banquets du palais de Jacques Cur.
22h30 : visite nocturne de la ville en
compagnie des Amis de Jacques Coeur.
5 avril
2009
9h-12h30 : communications scientifiques.
12h30 : conférence de clôture
(Luisa Lo Gerfo).
13h-18h : déjeuner et visites libres
(ou organisées, en supplément).
Tarifs
Inscription : 120 / personne, incluant
:
- le matériel daccueil au
colloque ;
- laccès libre et illimité
aux Musées de Bourges ;
- laccès aux conférences
;
- laccès aux 2 projections
de films ;
- les cocktails-dîners des 3 et 4
avril ;
- le catalogue et laccès à
lexposition « Les jeunes filles et la Mort »
au Palais Jacques Cur ;
- la visite nocturne de la ville le soir
du 4 avril ;
- les actes du 2ème Colloque International
de Pathographie (éditions De Boccard, Paris).
Tarif accompagnant : 60 / personne,
incluant :
- l'accès libre et illimité aux Musées de
Bourges ;
- l'accès aux conférences ;
- l'accès aux 2 projections de films ;
- les cocktails-dîners des 3 et 4 avril ;
- le catalogue et l'accès à l'exposition "Les
jeunes filles et la Mort " au Palais Jacques Coeur ;
- la visite nocturne de la ville le soir du 4 avril.
Etudiant, personnel INRAP, Berruyers et Amis de Jacques Coeur
(sur présentation dun
justificatif) : 90 / personne.
En cas dinscription partielle au
colloque : 40 / personne par demi-journée.
Visite du dimanche après-midi
: 5 / personne.
- durée : 1 à 2 h en fonction.
- au choix :
o Souterrains de Bourges (par R. Narboux,
groupe limité à 10 personnes) ;
o Sainte Chapelle et Musée du Berry
(par B. de Chancel Bardelot) ;
o Tour et crypte de la cathédrale
;
o Marais de Bourges.
Les frais d'inscription peuvent être
envoyés dès maintenant par chèque à
l'ordre de "AFPP / 3ème Colloque de Pathographie"
et adressés à :
Dr Philippe Charlier
Service de Médecine Légale
Hôpital Universitaire R. Poincaré
Pavillon Vésale
F-92380 Garches
Pour organiser votre
hébergement sur place :
http://www.bourges-tourisme.com/bourges-tourisme-100_hébergement.html
- Programme
complet et détaillé
Vendredi
3 avril 2009
(entrée libre sur inscription
obligatoire préalable à l'Office de Tourisme de
Bourges)
17h30-18h00 Point média de présentation de l'exposition
" Les jeunes filles et la mort "
au Palais Jacques Coeur en présence des personnalités
déjà arrivées et de
quelques artistes.
18h00-19h00 Enregistrement des congressistes dans le hall du
théâtre Jacques Coeur
(remise des mallettes, des badges, de la documentation touristique,
choix
des excursions du dimanche après-midi : parcours dans
les marais de
Bourges, visite de la crypte de la cathédrale, visite
des salles de la Sainte
Chapelle au Musée du Berry, visite guidée du musée
Estève, parcours dans
le palais Jacques Coeur, excursion dans les souterrains de Bourges,
ascension des tours de la cathédrale).
19h00-19h15 Ouverture du colloque par Monsieur Serge Lepeltier
(maire de Bourges,
ancien ministre), et le Dr Philippe Charlier.
19h15-20h00 Conférence
inaugurale par Panova Tatania., "
La nécropole des princesses russes du Kremlin de Moscou
: histoire et premiers résultats de recherche ".
20h00-21h00 Projection du film " Les sentiers de l'Achéron
" en présence du réalisateur Dominique Adt
(52').
21h15 Cocktail-dîner pour les congressistes dans les salons
d'honneur de la Mairie
de Bourges
4 avril 2009 (journée réservée
aux congressistes, sauf la soirée publique)
-
- 9h00-9h20 Grilletto R., Fulcheri E.,
Ambrosetti F., Gabrielli N., Boano R., " La
Bienheureuse Giovanna Scopelli (1439-1491) ".
9h20-9h40 Hadjouis D., Corbineau R., " Techniques d'embaumement
sur un corps
d'un noble anglais mort de la peste (Saint-Maurice, Val-de-Marne)
".
9h40-10h00 Blanchard P., Georges P., Kacki S., Rouquet J., "
Examen préliminaire et
projet d'étude d'un corps momifié conservé
en l'église Saint-Pierre d'Epernon ".
10h00-10h20 Colleter R., Charlier P., Tréguier J., "
Les derniers jours des comtes de Laval : Guy XX et sa mère,
Anne d'Alègre. Étude anthropo-biologique ".
10h20-10h40 Devriendt W., Venet S., Defgnée A., Rossetti
L., Lemoine S., Legrand T., Demolon P., Delpuech P., Condemine
K., Beche M., Villena-Mota N., Blondiaux J., Collard T., Cotten
H., Danzé P.M., Demondion X., Moreau A., Mosnier J.F.,
" Le coeur embaumé de Douai ".
10h40-11h20 Souveton F., Plancher-Souveton D., " Le bouillon de 11 heures de l'APHP "
(communication suivie d'une dégustation
dans le foyer du théâtre Jacques Coeur).
11h20-11h40 Van Tiggelen R., " L'homme de glace (Otzi) :
découverte, radiologie
et
mystère ".
11h40-12h00 Yoyotte J., Monier T., " Identification et paléopathologie
de 2 familles de prêtres de Montou de la XXVIème
Dynastie égyptienne (Laboratoire d'Anthropologie, Musée
de l'Homme, Paris) ".
12h00-12h20 Polet C., Orban R., Susanne C., " L'achondroplase
de l'abbaye des Dunes
de Coxyde (Belgique) ".
12h20-14h20 Déjeuner libre.
14h20-14h40 Khonsari R.H., Charlier P., Friess M., " Les
déformations intentionnelles du crâne : approche
pluridisciplinaire ".
14h40-15h00 Tsaliki A., Karali L., " Les suppliciés
de Palaio Phaliro : un cas d'exécution par apotympanismos
dans l'Athènes antique ".
15h00-15h20 Charlier P., Poupon J., Huynh-Charlier I., Keyser
C., Ludes B., Hazan R.,
Saliège J.F., Favier D., Duriez J.M., " Identification
des restes de Diane de
Poitiers et de ses 2 petits-enfants à Anet ".
15h20-15h40 Beltjens A., Monier C., " Les vicissitudes des
reliques supposées de Gérard, fondateur de l'hôpital
de Saint Jean de Jérusalem ".
15h40-16h00 Prévet A. : " La tombe de Léonard
de Vinci à Amboise ".
16h00-16h20 Pause
16h20-16h40 Prêtre C., Charlier P., " Hermodikos de
Lampsaque à Epidaure : entre rêve et réalité
".
16h40-17h00 Salpeteur M., " L'autopsie traditionnelle en
pays Bamiléké (Cameroun) :
signes relevés et correspondances pathologiques ".
17h00-17h20 Zammit J., " Pathographie et cinéma ".
17h20-17h40 Lucotte G., " Napoléon n'est pas mort
empoisonné à l'arsenic : détection par micro-fluorescence
X sur et dans les cheveux ".
17h40-19h00 Pause
19h00-20h00 Projection publique du film " L'affaire des reliques de Jeanne d'Arc "
en présence du réalisateur
Gilles Cayatte (52').
-
20h00-20h30 Visite de l'exposition " Les Jeunes filles et
la mort " au Palais Jacques
Coeur.
20h30-22h00 Dîner de gala dans la salle des banquets du
palais de Jacques Coeur.
22h30 Visite nocturne de la ville en compagnie des amis de Jacques
Coeur.
-
5 avril 2009 (journée réservée
aux congressistes)
-
- 9h00-9h20 Yout G., " Les Antonins
et les Sévères, deux dynasties, deux destins face
à la mort ".
9h20-9h40 Thillaud P.L., " Pathographie d'un mythe basque
: Tartaro. Contribution à
l'histoire de la brucellose "
9h40-10h00 Le Floch Prigent P., Bonnichon P., " Etude pathographique
du rapport
d'autopsie du roi Louis XI "
10h00-10h20 Georges P., " Louis XI, les maux et les mots.
Descriptions et interprétation de la maladie du roi à
travers les siècles ".
10h20-10h40 Gourevitch D., " Hespérie et le Cardinal,
ou la première érotomane ".
10h40-11h00 Pause
11h00-11h20 Vons J., Saint-Martin P., Charlier P., " Pathologie
similaire ou simple
hasard ? Que penser des comptes-rendus des autopsies de Charles
IX et de sa fille Marie-Elisabeth de France ? "
11h20-11h40 Gilet M., " Mémoires de poison : ouverture
des corps et discours
polémiques sur la mort soudaine de grands officiers militaires
à l'époque moderne (16ème - 17ème
siècles) ".
11h40-12h00 Schwindt F., " Le corps des pauvres : une affaire
de résurrectionnistes en Lorraine à l'époque
de Louis XIV ".
12h00-12h20 Fieyre M.L., " Des morts violentes chez les
bâtards des Ducs de
Bourbonnais : Hector (1414) et Alexandre (1441) ".
12h20-12h40 Albou P., " La médecine dans le miroir
: 2 exemples d'autopathographie
aux 16ème et 17ème siècles (Ambroise Paré
et Lazare Rivière) ".
12h40-13h00 Boutaric J.J., " La fin prématurée
de Jean-François Champollion ".
13h00-13h30 Conférence de clôture
Lo Gerfo L., " Cryptes, chambres de momification et procédés
de conservation des corps en Sicile ".
13h30-18h Déjeuner et visites libres (ou organisées,
en supplément
Exposition
En parallèle du colloque, inaugurée
le 3 avril 2009 et dune durée de 3 mois, cette exposition
intitulée « Les jeunes filles et la Mort »
réunissant artistes contemporains (photographe, dessinateur,
plasticien) et écrivains autour du thème de la
mort, de lart funéraire et de la recherche des traces.
Répartis au sein des collections permanentes du palais
de Jacques Cur, on trouvera ainsi de nombreuses créations
inédites :
- photographie de Raphaël Dallaporta
;
- aquarelles de Yves Ubelmann ;
- peintures de Emmanuel Castella ;
- installations de Julien Mijangos ;
- peintures dAlexandre Collet ;
- peintures de Jean-Philippe Brouland ;
- peintures de Serge Krewiss ;
- photos de Franck Crusiaux ;
- lithographie dAlexandre Calder
;
- lithographies dAntoni Tapiès
;
- lithographies de Joan Miro ;
- planches originales de Barroux ;
- collage de Michel Butor.
- Ces créations seront éclairées
et mises en parallèle avec des textes inédits de
:
- Irène Frain ;
- - Michel de Grèce ;
- - Christian Hervé ;
- Jean des Cars ;
- - Philippe Besson ;
- Jean Malaurie ;
- Malek Chebel ;
- Philippe Grimbert ;
- Gilbert Thiel ;
- Jean Lacouture ;
- - Pierre Lefranc ;
- - Janine Boissard ;
- - Frédéric Andrau ;
- Frédéric Lenormand.
Lensemble des uvres et des
textes exposés seront repris dans un catalogue édité
par les Editions de Patrimoine / Centre des Monuments Nationaux
(collection « Les mille univers »).
Avec la participation de :
- Musée de lAP-HP (Paris).
- UVSQ.
- Office de tourisme de Bourges.
- Ville de Bourges.
- Conseil Général du Cher
(CG 18).
- Centre des Monuments Nationaux.
- AFPP.
- SFTA (Société Française
de Toxicologie Analytique).
- HALMA-IPEL (UMR 8164 du CNRS), Université
de Lille 3.
- Laboratoires Stallergènes.
- Et l'aide de l'association :. "Les
Amis de Jacques Coeur"
Vous pouvez dès à présent
envoyer vos propositions de communications à l'adresse
suivante :
ph_charlier@yahoo.fr sous le format
suivant :
- résumé de 1000 signes maximum
- 3 références bibliographiques
maximum
- 1 figure maximum
- nom et coordonnées de tous les
auteurs
- indication de l'auteur présentant
la communication
La date limite d'envoi des résumés
a été fixée au 15 février 2009.
Les actes du 2ème colloque de pathographie
(Loches, 2007) sont en cours de publication et seront disponibles
sous peu aux éditions De Boccard, Paris.
Nous vous rappelons aussi la sortie
de l'ouvrage suivant :
Ostéo-archéologie et techniques
médico-légales : Tendances et perspectives. Pour
un "Manuel pratique de paléopathologie humaine"
Plus d'informations sur ce lien :
http://pathographie.blogspot.com/2008/05/osto-archologie-et-techniques-mdico.html
A quelles questions
la pathographie est-elle susceptible de répondre ?
Il est souvent nécessaire d'authentifier
les restes humains d'individus passés à la postérité.
Leur renommée est souvent la cause d'importantes perturbations
funéraires, chaque génération cherchant
à collecter des reliques, à prélever des
souvenirs historiques, à examiner (par curiosité
morbide) ce qu'il reste d'un sujet fameux et, parfois, à
détruire rageusement, ses cendres.
La pathographie permet également de démêler
le vrai du faux ; autrement dit, grâce à de nombreuses
études scientifiques, elle est en mesure de dire si l'Histoire
rapporte des légendes, des fantasmes ou des faits réels.
Toutes les spécialités médicales et biologiques
sont susceptibles d'être mises en jeu, avec une méthodologie
générale inspirée de la médecine
légale : microscopie (optique et électronique à
balayage), radiographie (standard et scanner), bactériologie,
virologie, parasitologie, toxicologie (analyses élémentaires
et organiques), biologie moléculaire (études paléogénétiques),
etc. Le but est d'arriver à un résultat tout aussi
fiable qu'avec un patient vivant. Sont ainsi résolus des
problèmes pratiques comme la recherche d'un empoisonnement
(Agnès Sorel, famille des Médicis à Florence,
tsarines du Kremlin à Moscou, etc.), d'un traumatisme
crânien, d'une maladie héréditaire, d'une
infection létale ou invalidante, etc. Tout ce qui n'était
qu'anecdotes historiques, traditions hagiographiques ou données
biographiques peut ainsi être vérifié, critiqué
et, parfois, confirmé.
Les techniques utilisées sont souvent des techniques de
pointe, et les études paléopathologiques (et notamment
pathographiques) participent à développer et affiner
ces moyens d'investigation, au service immédiat des vivants.
Finalement, au lieu de tester ces nouvelles technologies sur
des cobayes, on use de maîtresses royales ou de condottiere
vieux de plusieurs siècles
Pour une bibliographie complète, consulter Charlier P.,
" Paléopathologie et pathographie. Pourquoi autopsier
nos ancêtres ? ", in Charlier P. (Dir.), 1er Colloque
International de Pathographie, Loches, Avril 2005, De Boccard,
Paris, Collection Pathographie (1), 2006, pp. 5-27.
Sur le colloque de Loches de 2007 :
>>> cliquer