De quoi disposons nous pour connaître
Jacques Cur, son époque, et ce qu'il a fait de 1400
à 1456 ?
En 1952, Pierre Mollat écrit :
"On est déconcerté
par la pénurie des Archives Départementales du
Cher et celles de la Ville de Bourges en documents sur le personnage
le plus illustre de cette ville".
C'est vrai que les archives semblent faibles,
mais surtout le manque d'intérêts des berrichons
pour leur patrimoine, que ce soit pour la cathédrale ou
pour d'autres monuments ou périodes historiques a été
néfaste. C'était vrai en 1952, c'est encore vrai
aujourd'hui.
La seule personne qui se soit intéressée
à l'histoire et au patrimoine de la ville dans la seconde
partie du XX ième siècle est Jean Yves Ribault.
Il a fait avancer la connaissance locale sur plusieurs points,
mais il est bien seul....
Pour Jacques Cur, il y a quelques
circonstances atténuantes. En premier lieu, le grand incendie
de 1487 qui a vu une partie importante des archives de la ville
partir en fumée. Mais les incendies arrangent parfois
beaucoup de gens.
Les archives de la ville ont commencé
à être classées depuis peu mais il reste
beaucoup de choses à découvrir. Même pour
le XX ième siècle, il n'est guère possible
de travailler à partir de ces archives.
Après l'arrestation et la condannation
du Grand Argentier, beaucoup de documents ont dû disparaître.
Il n'était pas bon à l'époque de laisser
des traces de ses relations avec un homme devenu si peu recommandable.
Il reste donc peu de documents et les plus
fiables sont les archives ecclésiastiques qui sont souvent
bien conservées.
Il reste de la pierre :
C'est en effet son palais, qui était
alors appelé la Grant' maison, un chef d'oeuvre d'e l'architecture
du XV ième siècle. Cette bâtisse comprend
de nombreuses sculptures et bas reliefs qui rappellent la grandeur
de Jacques Coeur.
Par contre ce Palais devenu Palais de Justice
a subi de nombreuses modifications, durant des siècles.
Fulcanelli, dans ses recherches alchimiques signale que la demeure
de Jacques Cur a été si modifiée durant
les deux siècles précédents qu'il n'est
pas possible de retrouver avec certitude les décorations
d'origine.
D'ailleurs, lorsqu'on étudie certains
tympans, on est toujours sur ses gardes, étudiant pendant
des semaines, une sculptures qui a a pu être profondément
modifiée, voire refaite au XIX ième siècle.
C'est le cas de la sculpture de façade représentant
une dame de cette époque.
Dunois, Brézé
et Jacques Coeur entrent dans Rouen
Outre les pierres, il reste des écrits.
Les lettres de Jacques Cur ne sont
pas très nombreuses. Michel Mollat nous en donne quelques
unes. Il en publie très exactement 12, dont 6 ne sont
que des mots d'une dizaine de lignes.
Le courrier de Jacques Cur semble
être assez pauvre en renseignements sur l'homme, et reste
très pratique. Ce sont davantage des notes de frais que
des lettres d'humeur. Certaines sont même "attribuées"
à Jacques Cur.
Ce n'est pas avec ce courrier que l'on
en sait plus sur le grand argentier, sinon qu'il savait écrire,
et qu'il écrivait bien.
Le livre du procureur Jean Dauvet
C'est le plus important des documents sur
Jacques Cur. Il fait le point des biens de Jacques Cur
lors de son arrestation, avec la liste de tous les biens, et
leur chiffrage. Il contient plus de 1000 pages. C'est une mine
de recherche pour les historiens et c'est avec ce document issu
de 4 ans de recherches très procédurières
que l'on connaît les biens de Jacques Cur.
Dauvet a rencontré des centaines
de personnes pour faire son rapport, et dans plusieurs villes
de France et même à l'étranger.
Les lettres et courriers de l'époque
On écrivait au XV ième siècle,
mais sans faire de "double" les traces sont donc bien
faibles.
Ainsi dans certains cas, c'est le déclic,
par exemple, cet ambassadeur qui signale la présence à
Damas de Jacques Cur en 1432, c'est la preuve de la présence
du grand Argentier dans les pays du Levant.
Que peut-on encore trouver ?
Jean Yves Ribault est assez pessimiste
sur la possibilité de trouver de nouvelles sources.
On parle parfois de la correspondance de
Jacques Cur. Pierre Clément a trouvé des
lettres, au milieu du XIX ième siècle, lettres
des archives du baron de Trémont. Ses descendants ont
cherché ces lettres, mais ils n'ont rien retrouvé
dans les "papiers de la famille".
Jean Favier a révélé
qu'en décembre 1852, les lettres auraient été
dispersées lors d'une vente publique, les acquéreurs
sont inconnus. Il reste donc encore de l'espoir.
Enfin, deux sources d'informations restent
à approfondir :
- les archives du Vatican.
- Le testament de Jacques Cur qui
aurait été rédigé à Rome et
dont la trace a été perdue.
EN
SAVOIR PLUS DANS LES ARCHIVES
HISTORIQUES DE JACQUES COEUR