Agnes Sorel par Roland Narboux - site officiel sur Agnes Sorel

RETOUR 

 JACQUES COEUR DE BOURGES

Site des Amis de Jacques Coeur
AGNES SOREL BELLE ET DEVERGONDEE ?
 

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On peut aussi se demander ce qu'avait Agnès Sorel de plus que les autres ? Et son influence sera déterminante lorsque l'on aura répondu à cette question :
 
 
 
 
 
 
Agnès Sorel était-elle si belle que cela ?
 
Agnès Sorel était belle, mais dans les cours des rois et des princes, les dames à la beauté parfaite étaient légion… ou presque. Alors Agnès Sorel devait être au-dessus du lot.
 
Agnès Sorel a une vingtaine d'années, et sur le plan physique, c'est sans aucun doute un " canon ", une femme qui serait aujourd'hui " top modèle " chez Dior ou Christian Lacroix. Il faut dire que Marie d'Anjou, si le roi fait la comparaison n'a, sur le plan de l'attirance physique aucune chance.
Marie d'Anjou n'est pas très belle, des chroniqueurs affirment que " même un anglais aurait peur d'elle ", ce qui n'est pas très aimable. Elle n'a pourtant que 35 ans, mais les grossesses multiples lui ont encore davantage défiguré le corps. Les remises en forme après une grossesse n'étaient pas encore nées.
Pourtant, le roi nous dit Chartier, ne cessa, même dans ces années " de coucher avec la royne ".
 
Agnès Sorel est décrite comme " la beauté " de l'époque. Olivier de La Marche va écrire après sa mort, que c'était " une des plus belles femmes que j'ai vu ", alors que Jean Chartier dit de son côté, " entre les plus belles, c'était la plus belle et la plus jeune du monde ". Enfin, Monstrelet écrit " Comme entre les belles elle était tenue pour être la plus belle du monde, elle fut appelée damoyselle de Beaulté…. ".
Agnès Sorel était belle et avec ses bijoux et pierreries, visiblement, elle devait être resplendissante. D'ailleurs, c'est assez curieux car le roi Charles VII n'aimait pas trop ce luxe. C'est là une affirmation qui est encore aujourd'hui discutable. Le roi avait de l'argent où il s'en faisait prêter et il vivait dans une certains forme de luxe vestimentaire, même si il n'avait pas un amour fou des lieux où il était. Mais pour d'autres chroniqueurs, il n'encourageait pas ces attitudes et il semble qu'il reprochait à sa belle de déploiement de luxe.

Jean Chartier écrira à ce sujet :
" combien qu'il cognoissoit et apercevoit bien que la chose luy redondoit et tournoit en opprobe ".
Les portraits qui furent faits confirment ces affirmations, même si la notion de beauté féminine a varié au cours du temps et l'on entend parfois aujourd'hui, ces mots comme " Ha, elle n'était pas si bien que ça ", ou encore " avec ce grand front, elles n'est pas terrible la belle ".
 
On connaît d'elle sans doute 4 portraits :
 
- un portrait est au cabinet des estampes : Portrait d'Agnès Sorel D'après Jean Fouquet / Paris, BnF, département des Estampes, Rés. Na 21, f. 28

- un portrait est au château de Loches, c'est une huile sur toile qui a été réalisé au XVI siècle, ( mystère sur un portrait qui serait au château de Monchy)

- un portrait est dans un " album Médicis " donné par Robert Guillot.

- un portrait, le plus célèbre, a été réalisé par Jean Fouquet en 1450. (Peinte vers 1453 ( ?), cette vierge à l'enfant ornait autrefois à Melun le tombeau d'Etienne Chevalier, trésorier du roi de France, et ami d'Agnés Sorel dont le peintre a reproduit les traits. On peut l'admirer au musée d'Anvers.)
 
C'est d'ailleurs " le portrait dit officiel ", que le peintre tourangeau a réalisé quelques mois avant la mort de la belle dame. C'est " la vierge à l'enfant entourée d'anges ". C'est un diptyque qui représente une vierge qui n'est autre qu'Agnès Sorel, elle est actuellement au Musée royal des Beaux Arts d'Anvers, c'était une commande d'Etienne Chevalier qui fut un des proches de la maîtresse du roi. (Minois p 433)
Une copie est à Loches.
Très " gonflé " le peintre de réaliser un tel portrait, car représenter la vierge sous les traits dune " putain du roi ", c'est rare, osé et unique.
Donc la " belle " est vraiment belle !
 
Une influence psychologique réelle
 
Le roi devient au cours des premiers mois, très fier de sa conquête, il va " braver tous les interdits ", il " reprend du poil de la bête ", c'est à dire du courage.
La dévotion envers la belle devient publique.
Elle est belle mais elle a quelque chose de plus, pour Minois, elle est " douceur et tendresse ", mais aussi " culture et modestie ".

Les mots sont importants. Elle a un cerveau et quel cerveau, ce n'est pas une belle dame, sans cervelle, juste très bonne au lit. Non elle est cultivée et bénéficie d'une personnalité très attachante.
Oliver de La Marche écrit " elle possède un langage honnête, et bien poli qui était en elle ", elle a une culture qui la met largement au-dessus des " autres filles de la cour et de son âge ".
Mais elle reste toujours à sa place, elle n'en rajoute pas, en tout cas en public. On peut même pense que vis à vis de la reine Marie, elle a un peu de remord, à la fois d'être si belle et d'avoir ouvert le cœur du roi.
Le roi est heureux, et ce sont certainement les plus beaux moments de sa vie. Il va aussi beaucoup donner à Agnès, des bijoux, de l'argent, des terres, Chastelain écrit qu'elle est mieux traitée que la reine, elle a " les plus beaux parements de lit, meilleure tapisserie, meilleure linge et couverture, meilleure vaisselle, meilleures bagues et joyaux… meilleur tout ".
 
Agnès la dévergondée
 
Pour poursuivre l'analyse de l'influence d'Agnès Sorel sur Charles VII, il convient de voir ce que l'entourage pouvait en dire. En particulier sur ses moeurs.
Comme aujourd'hui, les critiques pleuvent, même si l'on est habitué aux frasques des rois et princes de l'époque. La liberté sexuelle est bien plus forte au XV e siècle qu'aujourd'hui, enfin, je crois. Ainsi les " bâtards " sont nombreux, et ils sont appelés ainsi sans problème majeur. On connaît le bâtard d'Orléans, celui de bourbon ou encore le bâtard d'Armagnac. Minois signale que le duc de Bourgogne Philippe le Bon avait comme roi très chrétien, plus de 20 maîtresses, et il avait reconnu plus de 25 bâtards.
 
Olivier de La Marche écrit de manière superbe :
 
" le duc de Bourgogne fut en son temps un prince le plus dameret et le plus envoiseux que l'on sceut : et avoit de bastards et de bastardes une moulte belle compagnie ".
 
Pour Agnès Sorel, ce qui choque, ce n'est pas non plus le sort de la Reine, , mais c'est surtout que cette favorite devient un personnage officiel, c'est une souveraine sans le titre. Et c'est le début dans notre Histoire de France, des grandes favorites comme Mme de Pompadour, Mme de Maintenon, Diane de Poitiers ou plus proche de nous…..
Agnès Sorel n'est pas populaire, Chastelain écrit
 
" Cent milles murmures s'élevaient contre elle et non moins contre le roi ".
Agnès introduit des modes pour le moins osées.
Entre la Pucelle qui fait la guerre et la Dame de Beauté qui fait l'amour, les moralisateurs et les censeurs préfèrent la première.
Elle apporte à la cour une gaîté, mais aussi une mode jugée durement par la partie la plus austère de l'entourage du roi. Elle a des tenues dites " indécentes ", avec des robes comportant de larges décolletés qui dévoilent ses seins. Elle porte aussi des traînes de longueur exagérée. Certains affirment que cela " la ribaudise ". Jouvenel des Ursins sera très sévère, car Agnès et ses tenues incite à la débauche et au vice.
Il écrit demandant au roi " en son hostel mesme il mist remesde tant en ouvertures de par devant par lesquelle on voit les tétins, tettes et seings de femme…. "
Et il ajoute un peu plus loin dans son Discours à la charge de Chancellier, les mots de " puterye et ribaudie ", et tout autre péché qui ne plut à Dieu. :
Thomas Basin, de son côté parle de " la belle Agnès, mais aussi de ce troupeau de concubines qui était hélas, que trop onéreux pour le Royaume ".

 

EN SAVOIR PLUS
Agnès Sorel, page d'accueil

Agnès Sorel empoisonnée
L'influence politique d'Agnès Sorel
Agnès Sorel et Bourges
Les enfants d'Agnès Sorel

Articles de presse sur Agnès Sorel
Photos sur Agnès Sorel
 Quatre ouvrages viennent de paraître sur Agnès Sorel :

AGNES SOREL, la première favorite, par Françoise Kermina chez Perrin

AGNES SOREL, féminité et modernité, par Pascal Dubrisay, chez Concept-image éditions

CHARLES VII, roi shakespaerien par Georges Minois ed Perrin

MEDECIN DES MORTS, récits de paléopathologie par Philippe Charlier éd Fayard